doglillois59440 a écrit:
Le pire c'est que c'est là où ça pourrait bloquer.
qui va déposer ce recours ?
ce recours doit il vraiment nous faire peur?
Voila l'ennemi numero 1

:

Eric Darques, l’empêcheur de détourner en rond
Par Nicolas Montard • le 30 novembre 2009 • Dans la catégorie DailyUne, Petite histoire
L’affaire Mauroy – Cohen-Solal, c’est lui. Les millions d’euros de l’eau dans la métropole, c’est lui. Le recours contre le Grand Stade et l’attribution du marché public, c’est lui. Lui, c’est Eric Darques. Un Lambersartois qui estime que les politiques n’ont pas à jouer avec les impôts de leurs administrés. Rencontre avec ce quadragénaire craint et détesté qui s’apprête à écrire à Daniel Percheron pour lui demander des comptes sur le Conseil régional.
« Sur mon bureau, je dois avoir près de 1 500 dossiers. Classés dans des pochettes aux couleurs des partis politiques. Bleu pour l’UMP-RPR, rose pour le Parti socialiste, rouge pour le PCF, vert… pour les Verts. La couleur la plus présente ? En fait, on remarque qu’entre droite et gauche, c’est plutôt bien réparti… A part chez les Verts. Et le FN est moins touché, mais faut dire qu’il ne dirige rien… » Eric Darques. 46 ans. Consultant financier qui vit à Lambersart. Et en dehors des heures de boulot, une double vie : éplucher les dossiers qui lui sont transmis le plus souvent de manière anonyme : « ça me prend 30h par semaine. Heureusement, je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil. »
L’affaire du Grand Stade au pénal
Insomniaque, l’Eric Darques. Et certainement la cause de quelques pannes de sommeil chez les élus de la région et d’ailleurs. Car l’homme ne lâche rien. Depuis qu’il y a dix ans, on lui a glissé un dossier sous le bras : l’affaire Cohen-Solal, attachée de presse à la Communauté urbaine de Lille à la fois salariée d’un journal PS à Paris. Le Lambersartois s’interroge. Fouille dans les comptes. Cherche. Attaque en justice. L’affaire traîne depuis dix ans. Dernier épisode en date, le Parquet a prôné un non-lieu général (*). De quoi faire sortir de ces gonds le père de famille : « Oui, j’étais très énervé. Ça prouve la collusion entre le monde politique et la justice. Mais je n’ai pas d’autres moyens d’agir : sans être dupe, il faut respecter les procédures et faire confiance… »
Les 350 millions réclamés pour le dossier sur l’eau (**), c’est encore lui. Le recours contre le Grand Stade, c’est de nouveau lui. Sujet à la mode ce Grand Stade. Et comme nous vous l’avions annoncé dans notre article La comédie des stades, en plus du recours administratif, une plainte au pénal se précise. Dans les prochaines semaines et peut-être même avant la fin de l’année. Le motif : le désormais fameux tour de passe-passe dans le choix des constructeurs de l’équipement qui a fait couler beaucoup d’encre, mais qui n’a pas toujours d’explication claire : « Je ne comprends pas l’attribution du marché public à Eiffage, assène Eric Darques à qui veut l’entendre. Il y a un pré-rapport qui dit que Norpac est le meilleur projet. Le 23 janvier 2008, c’est toujours Norpac. Le 1er février, les élus communautaires votent pour Eiffage. »A la faveur d’un nouveau rapport que les élus n’auront même pas sous les yeux pour se décider (juste une version simplifiée), mais qui déclare Eiffage comme meilleur choix. Alors qu’il est plus cher : « Une phrase a été ajoutée sur ce nouveau rapport, c’est tout. Et les notes ont été changées donnant Eiffage gagnant. Les contribuables sont bons pour payer 108,5 millions d’euros de plus sans aucune justification. Donc, oui, je vais aller au pénal pour tirer cette affaire au clair. »
« Le détournement de fonds publics ou le délit de favoritisme, c’est du vol »
L’utilisation de l’argent public. Une chose qui agace au plus haut point l’un des portes-paroles de l’association Anticor, qui lutte contre la corruption des élus. A l’instar d’Obelix, tombé dans la marmite quand il était petit, Eric Darques annonce « être tombé dans l’honnêteté » depuis sa plus tendre enfance. Du coup, il ne supporte pas « que les élus nous piquent nos impôts ». Qu’ils soient de gauche ou de droite, le bord politique de celui qui se dit « gaulliste » et a tâté de la politique au niveau local (***), d’ailleurs : « Je dirais que c’est encore pire quand c’est à droite : là, je me sens doublement trahi. » Comme il se sent floué par ces parlementaires qui mangent, téléphonent et salarient « bobonne » aux frais du contribuable. « Leur salaire, ça devient de l’argent de poche. Attention, je ne dis pas qu’ils ne doivent pas être payés. Bien au contraire. D’ailleurs, je trouverais normal que les élus des petites communes soient payés plus. Parce qu’eux, on le dérange à 20h après le boulot. »Et le morpion, comme il se définit en souriant car « je m’accroche », de continuer : « Un employé de la Poste qui pique 15 euros dans la caisse, il ne peut plus travailler dans la fonction publique. Comment se fait-il qu’un élu condamné puisse continuer à se présenter devant les Français ? Le détournement de fonds publics ou le délit de favoritisme, pour moi, c’est aussi du vol. Un élu se doit d’être irréprochable. » Sûr qu’avec ce discours, Eric Darques ne se fait pas que des amis (Pierre Mauroy en tête) : « Et si j’ai un ami qui fait de la politique, qu’il ne s’attende pas à que j’étouffe l’affaire. »
Le Conseil Régional dans le viseur
La fameuse rengaine « Tous pourris » alors ? Non, se défend le Lambersartois. « C’est une minorité. Le problème, c’est que cette minorité tient les collectivités et les grandes villes. Ça me rend malade. » Malade au point d’envisager parfois de déménager sous d’autres cieux, dans d’autres pays, plus au nord et plus intransigeants sur la morale politique. Mais le projet n’est pas encore d’actualité. Parmi ses nombreux dossiers, dont 170 qui concernent le Nord – Pas-de-Calais, il en est un qui traîne sur sa table de chevet depuis quelques semaines : celui des comptes du Conseil régional. « J’épluche tous les comptes de la Région. J’ai tout le temps les doigts sur la calculette. Il y a quelques petites choses qui me dérangent. Donc, je vais très vite envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à Daniel Percheron (le président de la Région). Il a intérêt à me répondre. » Sinon, Eric Darques dégainera. Avec une arrière-pensée politique à quatre mois des Régionales ? Il assure que non. Juste le besoin insatiable de clarifier les comptes publics comme moteur, répète-t-il. Et sur ce point, l’empêcheur de détourner en rond n’a pas encore dit son dernier mot.
(*) Dans cette affaire, Lyne Cohen-Solal, Pierre Mauroy et Bernard Masset, directeur de cabinet, ont été mis en examen à des titres divers. Décision de renvoi devant la justice ou non-lieu avant la fin de l’année (plus d’infos sur Nord Eclair).
(**) Une plainte a été déposée par l’association Eau Secours, dont le président est Eric Darques. Il s’agit de délits présumés entre la Communauté urbaine de Lille et la Société des Eaux du Nord avec un trop perçu de 164 millions d’euros versés par les contribuables pour des travaux jamais réalisés. Aujourd’hui, Eric Darques estime qu’avec les intérêts, le remboursement se monte à 350 millions d’euros (plus d’infos là et là)
(***) Il a été conseiller municipal à Lambersart jusqu’aux dernières élections. L’homme s’est également présenté aux Législatives en 2002. D’ailleurs, ses détracteurs ne manquent pas de rappeler qu’il avait été déclaré ensuite inéligible pour ne pas avoir présenté ses comptes de campagne à temps. Une affaire qu’il explique : « Je n’ai pas fait 5% et il me fallait donc sortir de ma poche encore 1 500 euros pour payer l’expert comptable… J’ai estimé que c’était trop. J’ai cependant envoyé le compte à la Commission, mais sans l’aval d’un expert comptable, il était automatiquement rejeté… »
Quand je vous dit que c'est de ça qu'iol faut avoir plus peur vous me croyez maintenant ?