un autre ancien lillois a fait la Une ces derniers temps : Fares Bahlouli.
le LOSC (pas celui de Létang, celui d'avant) est condamné à lui payer 510.000 € par un tribunal de Douai.
Citation:
Pourquoi le LOSC a été condamné à verser 510 000 euros à Fares Bahlouli
Fares Bahlouli a notamment obtenu 5 000 euros pour harcèlement moral après avoir été, en 2018, évincé du groupe dirigé par Christophe Galtier.
Marc Leplongeon
15 juin 2023 à 13h10
Cet arrêt va-t-il mettre un terme à la politique du loft, en vogue dans les clubs de Ligue 1 ? Après Hatem Ben Arfa, qui a obtenu en mars 2023 devant la cour d'appel de Paris la condamnation du PSG pour harcèlement moral, Farès Bahlouli, milieu du LOSC de 2017 à 2019, et son avocat, Me Thierry Braillard, ont obtenu 510 000 euros de dommages et intérêts devant la cour d'appel de Douai.
Le joueur formé à l'OL, actuellement sans club après avoir rompu son contrat avec Dnipro (D1 ukrainienne), avait été mis au loft en 2018 par la direction lilloise, qui lui reprochait une prise de poids et un manque d'investissement lors des entraînements.
Farès Bahlouli, transféré en janvier 2017 à Lille pour quatre saisons, avait été licencié pour faute grave en septembre 2019. La fin de l'aventure est violente : « Vous ne correspondez plus aux attentes physiques d'un joueur professionnel », lui écrit-on. Le club assure que le footballeur pèse 25 kg de plus qu'au moment de son recrutement. Il lui reproche de ne pas avoir rencontré la nutritionniste qu'on lui avait recommandée, d'avoir mis de la « mauvaise volonté » aux entraînements, de s'être rendu coupable d'une « insubordination caractérisée », d'avoir fait montre d'un « désintérêt complet » et d'un « comportement irrespectueux ». Et pour finir : il serait venu en retard à plusieurs entraînements.
Son numéro donné à un autre joueur
Des critiques que le joueur n'a jamais digérées. Devant la justice, Bahlouli explique avoir été mis au placard avec le groupe réserve, dès le mois d'octobre 2018, et avoir été victime avant cela de scènes d'humiliation. Comme en juillet, lorsque son numéro 26 est attribué à un autre joueur de l'effectif (Jérémy Pied) ; où en septembre, alors qu'il se voit interdit de prendre ses repas avec les joueurs du groupe, d'accéder au parking ou au vestiaire des professionnels (ses affaires ayant été déménagées). Il n'est pas davantage convié à la photographie qui réunit l'ensemble des joueurs du club.
Le LOSC conteste le fait de lui avoir interdit le parking ou le vestiaire et assure qu'il n'était pas présent à la photo de groupe en raison d'une blessure. S'il a été mis dans le groupe réserve, c'est uniquement à cause de la mauvaise condition physique et du défaut d'investissement du milieu de terrain, explique le club, qui obtient gain de cause en mars 2021 devant le Conseil de Prud'hommes. Un jugement infirmé par la cour d'appel de Douai, le 14 avril dernier. « La décision d'affectation de Monsieur Bahlouli au groupe réserve n'a jamais été formalisée ni motivée, et aucune directive comportant un programme spécifique d'entraînement avec des objectifs en termes de réathlétisation et perte de poids ou de masse grasse n'a jamais été notifié », lit-on.
« Caractère vexatoire »
Les juges, qui reconnaissent le « caractère vexatoire » de certaines mesures qui lui ont été infligées, considèrent que le LOSC ou son entraîneur de l'époque, Christophe Galtier, n'ont versé aux « débats aucune pièce permettant d'établir que Monsieur Bahlouli a fait l'objet de remarques sur sa prise de poids et la baisse de ses aptitudes physiques avant la lettre de convocation à entretien préalable ».
Conséquence : le club a été condamné à verser 5 000 euros pour harcèlement moral, 495 000 euros pour nullité de la rupture anticipée, et 10 000 euros pour perte de chance de toucher des primes.
l'avocat de Bahlouli a ratatiné les motifs du LOSC de l'époque.
quand tu es en responsabilité, tu as 2 façons de procéder :
tu le fais selon tes émotions, ou tu te soumets à la Loi, et donc à des avocats quand ça part au conflit.
cette conclusion malheureuse pour le club nous enseigne beaucoup de choses sur le rapport à la Loi du trio Lopez/Ingla/Campos