Mesdames, Messieurs! Rien ne va plus! Veuillez vous en remettre au Hazard!
C'est ainsi que l'on peut regarder le mois de Septembre du LOSC en L1.
Saint-Etienne-Lille: 3-1 avec un doublé d'Hazard Lille-Sochaux: 2-2 avec un but d'Hazard Bordeaux-Lille: 1-1 avec un but d'Hazard Lille-Lorient: 1-1 comment cela pas de but d'Hazard? Oui mais une grosse activité...
Alors, le LOSC souffre t'il d'une Hazard-dépendance? Est-ce un acquis ou cela relève t'il de l'inné-luctabilité? Il n'est pas évident de répondre à ce genre de question par une sèche évidence, mais plutôt par une analyse dynamique du phénomène Hazard, à la condition de ne pas se laisser emporter par ses dribbles.
Mercato & épanouissement Lors de la saison du titre, Hazard pouvait compter sur le serial-scorer Sow qui a converti maintes offrandes du jeune espoir belge finalement sacré MVP 2010-2011, mais aussi sur le soutien du meneur de jeu local Yohan Cabaye, et du talent de son alter ego ivoirien Gervinho. Mais si Lille a réussi à conserver l'essentiel de son effectif lors de l'été 2010, rien de semblable un an plus tard. L'attaque dynamite lilloise a perdu son plus grand artificier, parti faire parler la poudre chez les Gunners d'Arsenal. Une lourde perte, ô combien sous-estimée, tant le style de jeu du feu follet africain fait de prise de profondeur et de courses endiablées complétait à merveille le jeu du belge constitué de défi technique et d'élimination directe. Avec le départ de Cabaye, les clés du jeu lillois vinrent d'autant plus peser sur les hanches d'Hazard. Et ce d'autant plus que les recrues censées venir compenser les départs ne sont pas encore en osmose parfaite, c'est le cas de le dire... Payet blessé lors de la préparation n'a pas encore eu la chance de pouvoir s'installer durablement sur l'aile gauche la faute à une rechute et l'opération qui va avec... quant à Pedretti, même si il fut crédité de belles performances, la régularité n'est pas au rendez-vous... un comble quand son prédécesseur n'était pas acclamé pour cela! Est-ce à dire qu'il fait pire? Il est trop tôt pour le dire, une recrue a besoin de temps mais son activité et son placement ne paraissent pas au niveau du milieu nordiste.
Quoiqu'il en soit, au fil des ans, le joyau belge se taille une belle réputation par ses éclats répétés sur les terrains français. Rappelons le, Hazard n'a QUE 20 ans, et se trouve de fait dans une phase ascendante dans laquelle il ne peut que progresser. Mécaniquement, une telle croissance implique qu'il prenne et reçoive davantage de responsabilités au sein de l'équipe, par exemple la charge des coups de pied arrêtés (avec un faible taux de réussite). L'équipe s'appuie énormément sur lui dés que la fébrilité émerge, et c'est autant de pression supplémentaire sur ses épaules... au point de l'user et de le faire échouer? Peut être une raison aux performances moyennes de la pièce maitresse lilloise sur les près plus exotiques (européens et nationaux)...
Une pointe émoussée Avec 2 buts inscrits dont un sur penalty obtenu par Hazard, face à Marseille, Moussa Sow est loin de tenir la grande forme. Le buteur est un habitué des départs diesel mais son inefficacité devant le but resurgit implacablement sur la physionomie des matchs et des résultats. Si face à Saint-Etienne, son manque de réussite ne fut pas pénalisant pour le LOSC compte tenu des 2 réalisations d'Hazard dont la première époustouflante, et d'un raid digne d'un serpent de Cole servant Obraniak royalement qui miracle marqua du droit (!), les conséquences sont désastreuses par la suite. Certes il fut très peu servi lors des deux dernières rencontres expliquant un bilan de 2 tirs dont 1 seul cadré, il eut davantage l'occasion de se mettre en valeur contre Sochaux avec ses 2 tirs cadrés sur 3, ce qui reste peu pour un attaquant central. L'enchainement des matchs nécessaire pour trouver le bon rythme de compétition est paradoxalement ce qui le handicape le plus: la lucidité et la confiance en lui lui manquant au moment critique. On aboutit alors à un matraquage en regle des goals plein axe, rien d'insurmontable pour eux... Et ce n'est pas son remplaçant qui extirpera le LOSC de cet état. Jelen, recruté en catastrophe en fin de mercato pour pallier la déconvenue Park, rivalise d'habileté avec lui-même dans la meilleure manière de ne pas ouvrir son compteur au LOSC! Comme toute recrue, il convient de lui laisser le temps de s'intégrer, mais son incroyable manqué en fin de match face à Sochaux, et son magnifique dribble involontaire sur Olympa, en font une déception que sa prestation face aux merlus ne vient pas démentir. Imprécis face au but et par sa seul présence conditionnant le style de jeu de l'équipe qui se résume à une série de scuds mal ajustés au dessus de la défense, Jelen ne peut faire oublier le poids de DeMelo à la pointe de l'attaque lilloise. L'art d'être décisif et son jeu de tête béni serait grandement utile au LOSC actuel et déchargerait par là-même le fardeau d'Eden. Mais ironie du sort, c'est au moment où il pourrait gagner sa place de titulaire qu'il est absent pour cause de... blessure bien évidemment! Ne parlons pas de Rodelin dont les prestations sont inexistantes ou ridiculement limitées par un coaching à rire jaune: 5min face à Lorient histoire d'offrir une standing ovation à Cole en fin de match...
Les coups du sort En un mois, le club lillois a connu les 2 faces du miroir. A Saint-Etienne, Rozehnal supplée Basa blessé suite à la rencontre pré-trêve internationale face à Marseille. Le Tchèque donne l'avantage à son équipe... adverse en prenant Landreau de court sur un centre de Lemoine. A noter qu'avec une telle aisance dans la frappe, Lille et son coach devrait peut être réfléchir à titulariser Rozehnal en AC... sûr qu'il y a moyen qu'il finisse meilleur buteur de l'équipe! Menés au score, les lillois bénéficieront de l'expulsion méritée de Nery pour un tacle sur la cheville de Beria pour véritablement prendre la partie en main et l'emporter 3-1 avec une grande deuxième période. Scénario complètement inverse face à Sochaux, Debuchy quittant les siens après 2 cartons jaunes et sur le score de 1-0. L'expulsion du défenseur lillois conduit Garcia à se priver d'une pointe et charge ses ailiers du travail offensif. Rejoint sur un but de Bakambu puis de nouveau en avance au tableau d'affichage suite à un pénalty généreux obtenu par Pedretti, Lille va finalement craquer dans les derniers instants sur une tête de Privat. Le point commun? Hazard, encore et toujours! Auteur d'un grande prestation face aux Verts, le jeune belge animera l'attaque lilloise en l'absence de Sow contre les doubistes, multipliant les raids et les conservations de balle. Si il permet à son équipe de mener 2-1 à 10 contre 11 sur un penalty litigieux, il aurait dû logiquement en obtenir un quelques instants plus tôt, mais l'arbitre était resté silencieux.
Lille ne peut pas non plus compter sur une arrière garde à toute épreuve. Les blessures s'enchainent et les automatismes sont d'autant plus difficiles à établir et conserver. Beria a déjà fait le tour de la défense en à peine 2 mois de compétition, tandis que les DC se succèdent à l'infirmerie. Le départ de Rami à Valence pèse également énormément sur le rendement du bloc défensif. Son aptitude au duel et sa sérénité, malgré quelques boulettes, ont largement contribués aux succès lillois la saison passée... une quiétude que l'équipe a du mal à garantir cette saison, ce qui expose Landreau et engendre les désillusions récentes...
Des gardiens en fusion Un phénomène tout à fait ahurissant réside également dans la forme exceptionnel des gardiens adverses lorsqu'ils font face aux attaquants lillois! A croire que le statut de champion en titre a pour conséquence inévitable de tomber sur des portiers faisant le match de leur vie ou du moins de la saison face au LOSC. Ruffier, Richert, Audard, et même le remplaçant à Bordeaux Olympa, tous ont longtemps retardés l'échéance avec plus ou moins de succès. Le seul à avoir trouver la faille de manière récurrente, vous vous en doutez, pas la peine de le citer une énième fois, tout juste a t'il laissé quelques miettes à Obraniak, Pedretti et Cole... encore que sur celui de l'ex-icaunais il est à la passe, et sur celui de l'anglais, il est impliqué!
Une association rêvée Cole & Hazard... Hazard et Cole. Même si il faut encore raison gardée pour évacuer le feu de paille, on peut constater que le duo est prometteur est monte en puissance en fonction de l'état de forme de l'anglais. Les deux ailiers se cherchent (50% des ballons joués par Cole contre Bordeaux l'ont été avec Hazard, au point d'être impliqué sur le but du belge via un une-deux) et se trouvent de plus en plus, malgré des consignes tactiques demandant à Cole de jouer à l'opposé d'Eden. Mais à Lille, le schéma offensif est épris de liberté et souvent l'attaque penche d'un coté au gré des migrations d'un des 2 ailiers. Ainsi la technique fait la différence et le décalage se réalise... Cette complicité pourrait s'avérer problématique pour un Dimitri Payet clairement mis en concurrence avec le Reds. La chance de l'ancien Stephanois réside dans l'irrégularité d'Obraniak et de l'inconstance de Pedretti. Ainsi une ligne Payet-Cole-Hazard en soutien de Sow serait de l'ordre du possible au sein d'un 4231 comme ce fut le cas lors du dernier match au Stadium...
Quoiqu'il en soi, il est clair qu'Eden Hazard est sur la voie royale pour prendre le jeu lillois à son compte, de gré ou de force, mais attention à ne pas trop en faire... le talent est d'autant plus précieux quand il est utilisé avec parcimonie!
Texte également disponible sur
http://www.irofoot.com
|